Je vous envoie un bouquet que ma main Vient de trier de ces fleurs épanies ; Qui ne les eût à ce vêpre cueillies, Chutes à terre elles fussent demain.
Cela vous soit un exemple certain Que vos beautés, bien qu'elles soient fleuries, En peu de temps cherront toutes flétries, Et, comme fleurs, périront tout soudain.
Le temps s'en va, le temps s'en va, ma dame ; Las ! le temps, non, mais nous nous en allons, Et tôt serons étendus sous la lame ;
Et des amours desquelles nous parlons, Quand serons morts, n'en sera plus nouvelle. Pour c'aimez-moi cependant qu'êtes belle.
Pierre de Ronsard (Continuation des Amours, 1555)
Ce poème est dédié à une modeste paysanne originaire de Bourgueil : Marie Dauphin. Ronsard s'éprend de cette fille qui avait alors 15 ans tandis que lui en avait 30. Ce poème est la cinquième du recueil "Continuation des amours". Il lui envoie ici un poème de 14 décasyllabes pour accompagner un bouquet de fleurs. Une nouvelle fois, il associe à la beauté des fleurs l'hommage amoureux, mais aussi la conviction de la brièveté de la vie.
...Cet album est un projet de Olivier Satyr, membre de Faun, et Brigit Muggenthaler, de Schandmaul. Il est très dépaysant avec des chansons en plusieurs langues (allemand, espagnol...) et des compositions qui sonnent très médiévales voire ethniques. Excellent ^_^...
1492 : les juifs sont expulsés d'Espagne par décret royal. Un jeune garçon, Yonah, fils d'un orfèvre juif, est forcé de prendre la fuite après l'assassinat brutal de toute sa famille. En mémoire de ses parents, il jure de rester fidèle à la religion de ses ancêtres et de retrouver les meurtriers.
...Et le jeune Yonah prend le nom de Ramon Callico pour fuir l'Inquisition à travers l'Espagne. Il y fera de nombreuses rencontres et aventures, deviendra "péon" (ouvrier agricole), armurier puis sera pris comme apprenti auprès d'un médecin, toujours en fuite et cachant sa vraie religion pour ne pas finir sur le bûcher.
Le dernier juif est un livre tout à fait passionnant, qui se lirait d'une traite si cela était possible. Il n'y a rien d'ennuyant dans ce livre plein d'aventures, de voyages et décrivant si bien la vie quotidienne au XVème siècle. Dans la veine de l'excellent roman "Le médecin d'Ispahan"...
...Une lecture un peu particulière pour cet article. Le Corbeau est un long poème de Poe qui a été traduit par Baudelaire et Mallarmé. On y retrouve l'atmosphère surréaliste de l'auteur avec une dose d'angoisse et de tragédie...
Le Corbeau (titre original : The Raven) est un poème de l'écrivain américain Edgar Allan Poe, et compte parmi les textes les plus forts de ce poète, établissant sa réputation dans son pays et en Angleterre. Il paraît pour la première fois le 29 janvier 1845, dans le New York Evening Mirror. D’une grande musicalité et à l'atmosphère irréelle, obéissant à une métrique stricte, le poème raconte l'histoire d'une mystérieuse visite que reçoit le narrateur, alors amoureux éperdu, celle d'un corbeau perché en haut de sa porte, répétant inlassablement "Jamais plus"
01 Commemoration 02 Ophelia’s crown 03 Three 04 Dawn 05 Remember 06 Flight 07 The beauty in all things 08 Pandora's womb 09 At a distance 10 Eclipse
Genre : néo-classique sombre Artistes similaires : Ophelia's dream, Die verbannten kinder evas, Artesia ... Voici un groupe dont le nom est une description entière de leur musique. En dehors du temps, juste pour gouter l'écoulement des larmes nostalgiques de leurs compositions...
Cet album présente finalement de bonnes qualités : envoûtant, musical, tout en nuances et en discrétion, il a la faculté de détendre l'auditeur qui s'y laisse plonger, le vidant de bien des considérations matérielles inutiles. La sincérité et le côté presque rituel de l'usage exclusif d'instruments acoustique y participent sans doute aussi, sans pour autant entamer la dynamique de l'ensemble. Il y a donc manifestement du talent derrière tout cela, même s'il ne se laisse pas facilement analyser, du fait de ce caractère continu que présente cet album, la séparation en "pistes" étant à peine perceptible. Source : chronique obskure.com
Il est grave, il est maire et père de famille, Son faux-col engloutit son oreille, ses yeux Dans un rêve sans fin flottent insoucieux Et le printemps en fleurs sur ses pantoufles brille
Que lui fait l'astre d'or, que lui fait la charmille Où l'oiseau chante à l'ombre et que lui font les cieux Et les prés verts et les gazons silencieux. Monsieur Prud'Homme songe à marier sa fille,
Avec Monsieur Machin, un jeune homme cossu, Il est juste milieu, botaniste et pansu Quant aux faiseurs de vers, ces vauriens, ces maroufles,
Ces fainéants barbus mal peignés, il les a Plus en horreur que son éternel coryza Et le printemps en fleurs brille sur ses pantoufles.
Paul Verlaine (Poème saturniens, 1866)
...Pardon à ce "Monsieur Prud'homme" à qui j'ai pris la photographie pour illustrer ce poème : n'en a-t-il pas tout l'air avec son col jusqu'au menton et son air grave ? Cette ressemblance m'a fait rire...
Anna Varney et son "ensemble des ombres" est un groupe à nul autre pareil. Plongé au fin fond des ténèbres, il nous transmet dans sa musique toute la torture de sa vie à travers sa voix, souvent sanglotante, plaintive, pleine de cynisme ou de résistance, tantôt masculine, tantôt féminine.
Sopor aeternus est un artiste très surprenant, complexe et totalement hors du monde des vivants. Ses visuels peuvent être effrayants mais il n'en est strictement rien de sa musique.
Adieu ! D’une noire révérence, Anna Varney tourne le dos aux influences médiévales qui rythmaient ses deux précédents opus pour travailler sur des orchestrations plus baroques. En son errance au cœur des ombres, il nous propose un concept en deux tableaux, ‘La Sarabande des amants morts’. Etrange danse en vérité qui démarre comme une marche funèbre (‘Across the bridge’) à coup de gosses caisses et de violons mélancoliques. Marche suivie d’une sorte de berceuse triste, apaisante, à la guitare... un répit en cette quête désespérée ?
Oyez mesdames et messieurs, ici s’achève la ‘Sarabande des amants morts’. Là où la première partie semblait encore exprimer la quête de quelque chose, le second volet est baigné de l’inéluctabilité de la mort et de l’absence qu’elle implique.
Source : chroniques gutsofdarkness.com
En écoute : "Hades Pluton" du CD 1 et "If loneliness was all" du CD 2
...Vous ne le saviez pas mais Kamil Vojnar nous ouvre les yeux : les anges sont parmi nous. Ses photographies sont très poétiques et toujours un peu floues pour nous entrainer dans le rêve. C'est un monde souvent enfantin, innocent avec un air de mélancolie qui vole. J'aime regarder ses oeuvres, elles me reposent, et ne peux que vous conseiller de visiter son site Internet pour en voir plus....
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici : Une atmosphère obscure enveloppe la ville, Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile, Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci, Va cueillir des remords dans la fête servile, Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années, Sur les balcons du ciel, en robes surannées ; Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
Le Soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'Orient, Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.